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Mon parcours d’artiste céramiste en Mayenne

Anne Corre - Accord céramique - Atelier de la chapelle du Chêne

La rencontre avec l’argile :

Elle s’est faite pour moi en poussant la porte d’une association de sculpture dans la ville où je venais fraîchement de débarquer à 20 ans. J’ai eu la chance de découvrir l’APSL 53 à Laval. La création en volume m’intéressait d’autant plus que je n’avais pas encore eu l’occasion de m’y confronter. Sortant d’une école d’art graphique, j’avais déjà une solide expérience du dessin. Le programme offrait une grande place à la maîtrise des techniques traditionnelles à l’école Brassard de Tours que j’ai fréquentée 3 ans. Cette association de sculpture n’avait pas de four, aucune possibilté de cuisson de la terre. Le travail du moulage et du tirage d’une pièce en plâtre m’a rapidement paru chronophage et fastidieux. Etre privée du rendu chaud et mat de la terre cuite, de ce materiau humble et naturel que j’ai toujours adoré était frustrant.

Pourquoi la terre et le modelage :

J’ai suivi ma route de graphiste en agence de communication et passé des années devant les écrans ordinateurs, pratiqué le thêatre et le conte durant mon temps libre. Le besoin concret de fabriquer, de me salir les mains m’a piqué à nouveau au tournant de la quarantaine. J’ai alors effectué de nombreux stages m’essayant au tournage, abordant le coulage, le montage à la plaque, expérimentant la pose de l’émail ou la cuisson Raku. Rien ne m’a séduit autant que le modelage m’offrant, des possibilités créatives plus ouvertes et des plaisirs sensitifs apaisants. Dans le contact avec la glaise je me console. La terre devient un prolongement de l’enfance.

Miser sur la couleur, engobes et patines :

La graphiste qui sommeille en moi rêve en couleurs. Cultiver l’art de la variation colorée est un plaisir auquel je ne souhaite pas me soustraire. J’aime en faire un usage subtil et travailler les transparences pour que la terre affleure et ne soit jamais totalement recouverte. Aux émaux colorés j’ai jusqu’à présent préféré l’engobe dans ma pratique. Jouer des contrastes entre mat et brillant, faire chatoyer mes engobes colorés sous une couche d’émail transparente me permet l’usage de motifs graphiques et l’emploi du dessin. Patiner, cirer parfois, je ne m’interdis aucune modification pour ennoblir l’ouvrage.

La céramique, une école de patience et de persévérance :

C’est un autre rythme qui s’impose à l’artiste céramiste. La poterie est une pratique vieille comme l’humanité, apparue au néolithique, à l’aube de nos civilisations. Dialoguer avec l’argile c’est présider au juste mariage entre la terre et l’eau. C’est gérer sa plasticité : trop humide elle est collante, inconsistante - trop sèche elle est cassante, friable . C’est elle qui décide et l’artiste céramiste ne peut que rester en résonnance avec sa pièce et intervenir au bon moment. C’est développer au fil du temps une connaissance plus intime du matériau pour choisir la bonne terre, celle qui sera favorable au projet avec le bon grain de chamotte et la bonne couleur. C’est attendre le temps nécessaire au séchage, confier l’œuvre trop rapidement à la chaleur du four la ferait exploser. Attendre enfin que la production soit suffisante pour remplir un four. Après avoir lancé une cuisson de plus de 7 heures dans mon four électrique monté à 1030°, la patience s’impose encore avant l’ouverture de la porte. Attendre que la fournaise s’apaise et que le four descende en temperature. C’est à ce mode de vie scandé par des étapes incontournables que j’ai choisi de me consacrer. C’est pourquoi j’ai créé Accord céramique en 2012.

Cours et stages de céramique en Mayenne :

En 2017, l’Atelier public de sculpture de Laval, l’association qui m’avait permise de découvrir la pratique du modelage, m’a fait appel pour accompagner ses adhérents dans leurs recherches. Transmettre c’est donner l’occasion à d’autres de trouver leur chemin d’expression personnelle, les aider à prendre confiance, les accompagner, solliciter leurs capacités d’imagination. C’est en 2021 suite à la pandémie que l'atelier de la chapelle du Chêne a vu le jour. Je l’ai voulu comme un lieu de sérénité au coeur de la campagne. J’accueille le grand public à partir de 5 ans, autour des pratiques de la céramique et du modelage. Mon investissement dans la transmission me rends attentive à l’éveil des richesse artistiques singulières.
J’ai la volonté de rester actrice du tissu artistique et culturelle locale. Mes interventions sont nombreuses et diversifiées : milieu scolaire, centres culturels, musées, milieu associatif, foyers de personnes en situation de handicap...
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